L’après-Schefferville et l’après-Côte-Nord, un avenir?
- Jean-Guy Gougeon
- il y a 3 heures
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2025.07.02
par Jean-Guy Gougeon
Il y aura presque trois ans en novembre, le journaliste Denis Lessard de La Presse rappelait un triste anniversaire: les quarante ans de la fermeture de Schefferville, ville minière de la Côte-Nord. Ce qui a engendré nombre de drames humains, sociaux et économiques.
Quantité de projets susceptibles d’assurer une certaine relance économique; d’abord de la ville minière puis de la région qui l’abrite. Très peu ont atteint leur objectif. Seule la présence de deux communautés autochtones – Matimekosh (innue) et Kawawachikamach (naskapie) – ont assuré une certaine pérennité à Schefferville, contrairement à la Ville de Gagnon, disparue de la surface de la terre après 1985. À Schefferville, la situation s’est traduite par la colère et la frustration d’une population qui venait de se voir confirmer la disparition de son emploi, mais aussi, carrément, de sa vie.
À cette époque, à Québec, le Conseil des ministres ne hausse pas la voix. «La compagnie, il faut le reconnaître, offre aux employés de bonnes conditions de départ, plus généreuses que ce à quoi elle était obligée», relève à l’époque Yves Duhaime, ministre de l’Énergie et des Ressources, selon les transcriptions du Conseil des ministres, désormais accessibles. Yves Bérubé, responsable du Conseil du trésor, conclut avec un coup de masse: «Il faut éviter d’être trop sensible aux effets de la fermeture sur une population qui, de toute façon, est assez nomade.», rapporte toujours Denis Lessard.
Brian Mulroney, alors président de la Compagnie minière IOC, négocie avec les propriétaires de la minière de généreuses primes de départ pour les employés d’IOC. Mais de la part des différents paliers de gouvernement, «il n’y a pas de service au numéro que vous avez composé…»
Le 12 juin dernier, le gouvernement dévoilait un pas dans la bonne direction: un investissement de 600 000 $ à Lac Rainy Graphite pour un projet de recherche et d'innovation en développement durable lié au gisement de graphite du lac Carheil, près de Fermont.
Aujourd’hui, qu’advient-il de l’avenir économique nord-côtier? Les gouvernements misent sur l’engagement des gens d’affaires alors que la Côte-Nord, principalement l’arrière-pays, regorge de ressources minières, forestières, hydrauliques forestières, maritimes encore insoupçonnées qui n’attendent que de nouveaux bâtisseurs… des gens qui croient en l’avenir de «cette terre que Dieu donna à Caïn»; des visionnaires qui sauront déceler les richesses encore enfouies.
Les terres rares sont un ensemble de 17 éléments chimiques, des métaux, dont les propriétés chimiques sont très semblables. Bien que leur nom suggère leur rareté, ils sont en fait relativement abondants, mais leur extraction et leur séparation sont complexes et coûteuses, et ils sont souvent présents à l'état de faibles concentrations dans les minerais.
Le sous-sol du Québec et de la Côte-Nord regorge de divers minéraux critiques et stratégiques comme le cuivre, le graphite, le niobium, le zinc, le cobalt, le nickel, le titane et le lithium. Ces minéraux sont indispensables dans notre quotidien et à la transition énergétique du Québec. Le sous-sol du Québec regorge de divers minéraux critiques et stratégiques (MCS) comme le cuivre, le graphite, le niobium, le zinc, le cobalt, le nickel, le titane et le lithium. Ces minéraux sont essentiels dans la vie courante et la transition énergétique du Québec en contribuant à la décarbonation de l’économie. Ajoutons l’eau et la forêt comme instruments.
En 1982, l’âge d’or des années 1970 était révolu, observe Jean-Guy Gougeon, longtemps journaliste à Sept-Îles, soulignait, «sans les Innus et les Naskapis, Schefferville aurait connu le même sort que Gagnon, carrément rasée en 1985». La fermeture de l’ancienne capitale mondiale de Schefferville a eu un impact direct à Sept-Îles et Port-Cartier, dont les populations diminuèrent de moitié, observe-t-il. En 1985, premier ministre, Mulroney mit tout son poids pour envoyer à Port-Cartier une prison fédérale, envisagée d’abord pour le Nouveau-Brunswick.
Au cours du demi-siècle dernier, des projets d’envergure ont été concrétisés sur la Côte principalement grâce à l’implication de citoyens(es) émanant de structures gouvernementales fédérales et provinciales notamment: les centrales hydroélectriques SM-3 et Toulnustouc. D’autres étaient issues du secteur privé telle l’Aluminerie Alouette.
Le gouvernement fédéral s’est inscrit au palmarès via les multiples développements du Port de Sept-Îles.
Le secteur municipal a été plutôt discret, lui qui abrite pourtant la majorité des candidats aux titres de bâtisseurs, de visionnaires de la Côte. Faut-il en déduire que certains développeurs ont tourné le dos au futur de leur municipalité respective?
Devant ces multiples opportunités, se trouvera-t-il des Nord-Côtiers-bâtisseurs soucieux de laisser leur marque dans l’histoire de leur milieu de vie? Des hommes et des femmes visionnaires intéressés à prendre les Devant ces multiples opportunités, se trouvera-t-il des Nord-Côtiers-bâtisseurs soucieux de laisser leur marque dans l’histoire de leur milieu de vie? Des hommes et des femmes visionnaires intéressés à prendre les bonnes décisions? Se trouvera-t-il encore de ces citoyens(es) dont les efforts pourraient nous conduire à une expansion de l’Aluminerie Alouette par exemple? Ou à tout autre projet porteur d’un développement économique?
La réponse nous appartient si l’avenir de votre région vous préoccupe.
Photo: Sept-Îles (vue aérienne)

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