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Photo du rédacteurJean-Guy Gougeon

Le projet Kami, un atout de croissance pour Champion

2021.05.13 Les analystes soulignent que les sidérurgistes cherchent de plus en plus à obtenir du minerai de fer de première qualité alors qu'ils luttent pour réduire les émissions de carbone, en particulier en Chine. L'industrie sidérurgique représente de loin le plus d'émissions de carbone de toutes les autres industries.

«Nous pensons que la demande de minerai de fer de haute qualité va s’accélérer et que le marché exigera la stabilité. Car beaucoup de majors stratégiques craignent de plus en plus de dépendre presque exclusivement du Brésil pour le minerai de fer de première qualité», assume Michael Marcotte, vice-président des relations avec les investisseurs chez Champion Iron. Celle-ci opère la mine du Lac Bloom, par l’entremise de sa filiale, Minerai de fer Québec. Ces propos sont rapportés dans une entrevue au Réseau Mining.com

Champion Iron affirme qu'elle capitalise sur le pivot mondial de l'utilisation de minerai de fer de première qualité pour fabriquer de l'acier. Pendant la pandémie, elle a investi pour doubler la production d'ici la mi-2022 de son actif phare du Lac Bloom Elle produit actuellement environ 8 millions de tonnes par an.

La société, qui opère dans la fosse du Labrador, une ceinture géologique de 1600 km de long et 160 km de large de gisements de minerai de fer à haute teneur, a récemment clôturé l'acquisition du projet de développement voisin de Kami, antérieurement propriété de la vancouvéroise Alderon Iron Ore. Cette dernière a perdu le projet Kami l’an dernier, en raison de difficultés financières.

L'étape de l'étude de faisabilité sur le projet Kami a longtemps été considérée comme le prochain projet de minerai de fer canadien susceptible de passer à la production.

Michael Marcotte affirme que la société ne pense pas que les producteurs établis ailleurs dans le monde seront en mesure de répondre pleinement à la demande croissante de minerai de fer à haute teneur. Toute production supplémentaire en provenance d'endroits comme le Brésil et l'Australie, estime-t-il, se heurtera à des contraintes d'infrastructure empêchant le produit d'atteindre les marchés maritimes.

«En revanche, Kami se trouve juste à côté de notre infrastructure ferroviaire existante jusqu'au port de Sept-Îles sur la voie maritime du Saint-Laurent, et la belle pièce à cela est que les gouvernements fédéral canadien et québécois ont investi massivement dans l'expansion des infrastructures au cours de la dernière décennie, pour se préparer à l'émergence d'un nouveau super cycle potentiel, contrairement aux autres principales sources de minerai de fer qui l'ont fait», dit-il dans une entrevue.

«Le Québec est en fait riche en infrastructures. Nous avons une capacité suffisante pour mener à bien notre expansion de phase deux (de Bloom Lake), mais aussi d'envisager des opportunités de croissance supplémentaires comme Kami», de dire monsieur Marcotte.

Champion entend rapidement de mettre à jour une étude de faisabilité publiée par l'ancien propriétaire du projet, Alderon Iron Ore, en septembre 2018. Cette étude a été calculée à un prix de vente supposé coût et fret de 89,67 $ la tonne, ce qui se traduit par un présent net avant taxes, de 1,7 milliard de dollars et un taux de rendement interne de 24,6 %, compte tenu des besoins en capital de préproduction d'environ 982,4 millions $.

«Le Québec offre aux sidérurgistes du monde entier une opportunité très attrayante d'avoir un accès fiable à des matériaux de première qualité, en particulier d'avoir un partenaire comme Champion qui a un très bon bilan». Photo: Alderon Iron Ore


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