2020.06.07 La société Imperial Mining, qui explore le scandium au nord-est de Schefferville, salue la découverte par le géant minier Rio Tinto d’un moyen d’extraire l’oxyde de scandium de haute pureté des déchets de ses installations de production à Sorel-Tracy et Havre Saint-Pierre.
Dans une lettre au quotidien «Le Journal de Montréal», le président d’Imperial Mining, Peter F. Cashin, assume que «cette annonce est une confirmation décisive qu'un acteur minier d’envergure reconnaît le potentiel commercial important des alliages de scandium-aluminium. En outre, la disponibilité continue de sources durables de scandium contribuera probablement à la croissance progressive du secteur manufacturier pour la production de biens qui reposent sur un matériau solide, léger, résistant à la chaleur et à la corrosion».
Depuis longtemps, le scandium est reconnu comme produit d’affinage du grain et durcisseur d’alliages d’aluminium. Cependant, les résultats de la recherche et du développement pour élargir l'utilisation de ce métal de haute technologie sont limités, puisque l'offre mondiale est fortement restreinte.
Imperial Mining détient la propriété de scandium Crater Lake, à plus de deux cents kilomètres au nord-est de Schefferville; non loin de Strange Lake où Quest Rare Minerals, antérieurement présidée par monsieur Cashin, a longtemps mené des travaux d’exploration sur les terres rares.
Peter Cashin ajoute que le scandium est nécessaire pour les utilisations de haute technologie propre au XXIe siècle, pour les entrepreneurs en aval de la chaîne d'approvisionnement et, surtout, pour toute l'industrie de l'aluminium au Québec. En faisant bon usage de son hydroélectricité disponible en abondance, l'industrie de l'aluminium du Québec est devenue une puissance mondiale.
Alors que toutes les perturbations causées par la COVID-19 n'ont pas encore été entièrement réglées, une tendance se dessine clairement. L'industrie du transport aérien connaît un mouvement mondial de renouvellement de flotte visant à remplacer les avions plus anciens et moins économes en carburant par des modèles plus récents et plus économes. «Les compagnies aériennes qui survivront devront être flexibles et encore plus soucieuses des coûts à l'avenir. Les mêmes forces du marché qui ont conduit à l'émergence des moteurs turboréacteurs sont désormais à l'origine de l'allègement et de l'amélioration des performances pour lesquelles le scandium, qui fait partie la famille des alliages d'aluminium, est tout indiqué».
«Personne n'a été épargné par la crise économique à laquelle nous sommes confrontés, mais Boeing et Airbus ont d'importantes divisions au service de l’industrie spatiale et de la défense qui exigent un niveau de performance auquel le scandium peut répondre, des divisions qui sont en mesure d'absorber un prix plus élevé pour les intrants dans le secteur des produits de base».
Les autres marchés en essor pour le scandium, dans les piles à combustible ou sous forme de poudre pour la fabrication additive (impression 3D des métaux par fusion au laser), sont tout aussi essentiels.
L’industrie québécoise de l’aluminium génère 8,3 milliards de dollars d’exportations d’aluminium primaire par an, dont 81 % aux États-Unis, et représente environ 90 % de toute la production canadienne. L'industrie alimente 8 700 emplois directs, soutient 10 000 retraités et contribue à 17 000 emplois de transformation, 4 000 pour la fourniture d'équipement et 20 000 emplois de soutien indirect.
Les derniers mois ont mis en évidence l'interdépendance élevée des chaînes d'approvisionnement modernes, mais surtout des familles de ceux qui travaillent dans ces industries.
Le scandium aidera le Canada, et l'industrie québécoise en particulier, à demeurer concurrentiel en ces temps extraordinaires. Développons nos ressources pour une économie et une société plus fortes, assure Peter Cashin. Photo: Imperial Mining Group – Crater Lake (2)
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